Un Dimanche

Il y a une feuille qui frémit, une branche qui tremble, un arbre qui s'affaisse.
Il y a un grand jardin, de rares personnes, quelques chiens.
Il y a leur voix, leur présence, mon sourire.
Avec eux je me sens bien,
Avec eux je me sens acceptée,
Presque à ma place.

Il s'entraine, apprend des mouvements à un autre, qui l'écoute sagement,
Elle lui parle, il aquiesce, absorbé par la contemplation de ses amis,
Ils s'en vont acheter à boire, ils continuent de s'entraîner,
Je suis assise dans l'herbe, je me lève,
A mon tour je vais acheter à boire, A. vient avec moi.
Heureuse courte balade, presque en amoureux,
dans les rues d'une ville désertée,
le dimanche tout est fermé.
Ils sont si rares, ces instants que nous pouvons partager en intimité...
Seuls. Tous les deux. A. et moi...
Par pudeur, nous ne nous tenons pas la main.
J'aimerais, pourtant, sentir ses doigts dans les miens, les sentir se serrer, se relâcher, palpiter, s'impatienter, se cripser...
Mais en fait... Je le regarde en douce.
"Tu es beau."
Bêtement je souris, m'empresse de regarder le trottoir,
doucement nous revenons vers eux,
et la soirée se passe,
doux moment de béatitude...

Petits détails sans importance,
petites journées vite oubliées,
mais qui restent pour moi des moments si importants que je pourrais en pleurer.