Chute.

Ca avait bien commencé.
Un temps pas trop pourri, un peu de soleil, pas trop de froid, pas trop de brume, un examen qui se passe à peu près bien.
Ca avait bien continué.
Bonne réunion de groupe, boulot presque bouclé, heure reposante à la bibliothèque à lire le journal, bonnes trouvailles de livres à acheter.

Et puis, le petit écart.

La lecture qui se prolonge, le cours de fin de journée qui se rate, la motivation qui s'en va, le retour du temps gaspillé sur l'internet, le boulot pas entièrement fini alors qu'il est 00h42, et surtout...

L'engloutissement de tout ce que j'avais de mangeable, et qui m'était accessible.
Le bloc de gruyère, le bloc de sucre blanc pur, l'orange gâtée, les pommes touchées, les boites de légumes à peine réchauffées, le litre de lait...
Oh, comparé à une vraie crise, ce n'est rien. Cela n'a pas été violent au point que j'aille acheter encore plus de nourriture. Je me suis arrêtée quand mon stock a été vide. Pourtant, j'avais essayé de faire en sorte qu'il soit déjà vide, mon stock. Mais non. Je trouve toujours quelque chose à engloutir.

Elle n'a pas duré longtemps, cette putain de crise. Mais elle s'est passée.

Je ne souffre pas de vraie boulimie, ce serait une insulte pour celles et ceux qui endurent vraiment cette maladie. Mes crises d'empiffrage n'ont rien à voir avec des "vraies", elles ne durent pas des heures et lorsque je vomissais, je ne restais pas non plus si longtemps la tête penchée. En fait, je me force à ne plus vomir. Pour me punir. Pour que ce corps que je déteste, et bien, pour que je le déteste encore un peu plus, en espérant que vraiment, je vais y arriver, je vais arrêter.
Mais c'est pitoyable.

Être obligée de sortir sans sa carte bleue pour ne pas acheter à manger.
Faire attention de ne prendre que des conserves pour empêcher le grignotage.
Ne plus rien acheter qui se mange sans préparation comme des biscuits, du pain, même des fruits.
S'obliger à penser aux dernières mensurations prises lorsque l'on ose attarder notre regard sur une viennoiserie.
Se surprendre à jalouser ces jeunes filles minces qui marchent dans la rue, ou qui sourient sur le papier glacé des magazines.
Je déteste être une femme si superficielle.

Comments

[baida]

si ta envie de manger tu peux de l'eau en grande quantité, ou des infusions,sa va tellement te remplir que tu ne pourras plus rien manger.
PAR CONTRE tu va faire pipi bcp bcp.