Encore un soir...

4h.
4h de discussion, à peine entrecoupées par un problème de micro.
Mais cela devient normal.
Nous parlons de tout, de rien, et nous finissons par nous prendre mutuellement, au téléphone.

J'attends.
A chaque fois, j'attends.
Je t'écoute, j'entends ta voix, je me laisse aller, je ris, je replonge dans mes rêveries.
Et j'attends.

Que tu donnes le départ.
Que les mots s'envolent, se fassent vulgaires, ou presque, pour moi, ils sonnent comme des caresses.
Oui je suis une s.alope, une petite p.ute, je te veux, je t'imagine, en moi, sur moi,
Mes doigts glissent, en bas, plus bas...
J'ai chaud, toi aussi, nous sommes essoufflés, mais nous continuons.
Au début, j'avais honte, je ne voulais pas que mes colocataires entendent, je me retenais,
maintenant je m'en moque.

Cela ne se fait peut être pas.
Cela est peut être sale.
Tabou.

Tant pis.
Si c'est le seul moyen de te retenir,
je me salirai autant de fois qu'il le faudra.
Toi qui "au mieux", sera mon a.mant,
oui,
je veux te retenir.

Pourtant,
je ne peux cesser de penser à lui, à mon tendre A.
Que ferait-il, s'il savait?
Nous ne sommes plus ensembles, mais pourtant, je suis toujours inquiète d'avoir son approbation que je ne mérite pas. Je suis pathétique. Me donner ainsi, tout en espérant...

Ces mots peuvent choquer.
Ce n'est pas grave.
Ceci est mon histoire,
torturée, salie, loin d'être finie,
une histoire compliquée, parmi d'autres...

Des fois, je voudrais redevenir petite fille et demander, sur un ton innocent,
"Maman, c'est quoi l'amour?"